Botticelli, Figure allégorique dites La belle Simonetta, vers 1485 ©Art et Découvertes by Anna |
L'exposition Botticelli, Artiste et Designer est un immanquable de la saison culturelle 2021-2022. Mondialement et historiquement connu pour ses oeuvres, notamment pour La naissance de Venus, Botticelli est une figure majeure de l'art italien du Quattrocento (période de la première Renaissance artistique italienne. Située au Musée Jacquemart-André, boulevard Haussmann à Paris, l'exposition met en avant le lieu qu'est l'atelier d'un artiste plutôt que la figure de l'artiste seul face son chevalet.
Botticelli, Le retour de Judith à Béthulie, vers 1470 ©Art et découvertes by Anna |
Botticelli, c'est avant tout la grâce et l'élégance. Ses peintures sont le mélange de longues observations, de mélancolie et de perfection. Formé chez l'un des peintres les plus en vue de l'époque, Filippo Lippi, Botticelli va sublimer son art, s'élever plus haut que son maitre et adopter son propre style. Il sera également influencé par Antonio Del Pollaiuolo et Andrea Del Verrochio, tout deux peintre de la Renaissance. En peignant Le retour de Judith à Béthulie, Botticelli fera passer l'impitoyable héroïne de la Bible pour une figure songeuse atteignant presque la grâce d'une danseuse. Je fus très surprise par la très petite taille de ce tableau. L'allure assurée de la jeune femme me faisait l'imaginer presque à taille humaine.
Manufacture Française d'après Sandro Botticelli, Minerve Pacifique, vers 1500 @Musée Jacquemart André |
Comme je l'ai dit précédemment, l'exposition centre son sujet sur la fonction de l'atelier. Le XIXème siècle a véhiculé l'idée d'un artiste seul dans son atelier, réfléchissant à sa prochaine oeuvre. Plus tard, on changea cette image en plaçant l'artiste à la tête de l'atelier, le capobottega (personne qui dirigeait les équipes), entouré des apprentis et artisans qui aidaient à la réalisation des oeuvres. L'atelier était un lieu d'échange et de passage. On est très loin de l'image de l'artiste seul face à lui-même. Avant la naissance des académies, c'était dans ces ateliers de peintres que l'on apprenait la peinture.
Sandro Botticelli, Venus Pudica, vers 1485-1490 @Art et découvertes by Anna |
Sandro Botticelli, Venus Pudica, vers 1485-1490 ©Art et découvertes by Anna |
Cette exposition permet d'avoir une vision claire, précise et exhaustive en même temps de ce que pouvait être l'œuvre de Botticelli. Au fil des tableaux, je pus voir le style de l'artiste. C'est la finesse du trait qui ressort. Son tableau Venus Pudica en est un parfait exemple. En observant les cheveux de la déesse, on peut en distinguer chaque trait, chaque coup de pinceau. Je ne peux qu'imaginer la patience et le talent nécessaire pour peintre une telle chevelure. Et le fait d'avoir peint son sujet sur un fond noir permet de voir parfaitement les détails de cette incroyable réalisation.
Vue depuis la cour interieur de la facade arrière du Musée Jacquemart André @Musée Jacquemart André |
Malheureusement, un point très important empêche de profiter pleinement des oeuvres malgré leur beauté. Le Musée Jacquemart-André est situé dans un ancien hôtel particulier et la partie destinée aux expositions n'en représente qu'une partie. La visite se fait dans un enchaînement de petites pièces et de couloirs très étroits. Avec l'affluence des visiteurs, vous pouvez oublier toute idée de profiter calmement des tableaux ou de les prendre en photo. Mais comme toujours, l'heure et le jour de visite peut changer la donne. Privilégiez une visite en semaine et le matin. Ou bien attendez encore quelques semaines que l'affluence baisse un peu.
Botticelli, Vierge à l'enfant dite Madone au livre, vers 1482-1483 @Art et découvertes by Anna |
Pour résumer rapidement cette visite, je dirais sans hésiter que ce fut très appréciable de pouvoir observer des tableaux qui n'avaient pas été sortis de leur musée d'origine depuis très longtemps. L'exposition compte en effet quelques prêts exceptionnels. Nombre de ces oeuvres sont liées, c'est donc une sorte de dialogue qui s'instaure lorsqu'elles sont réunies. C'est notamment le cas des deux Venus Pudica appartenant respectivement au musée de Berlin et à la Galleria Sabauda à Turin. On peut également citer le prêt de La Vierge à l'Enfant de Filippo Lippi, conservée au musée de Munick et qui n'était jusque là jamais sortie d'Allemagne.
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